Aujourd'hui le temps est changeant comme mon humeur. Je ne peux m'empêcher de penser à Joscha. Nous continuons à nous voir toutes les semaines, parfois aussi le samedi après midi. Nous faisons les magasins, je l'aide à choisir ses cravates. Il trouve qu'ici les cravates sont incroyables et il vuet en raener une cargaison à Chicago. Je ne comprends pas bien mais cela m'amuse. dans les boiutiques les vendeurs nous prennent pour une couple. J'aime ça. Je crois que lui aussi. Je ne connais pas ses sentiments pour moi, il ne connait rien de mes sentiments pour lui. Sait-on seulement ce que ressent l'un pour l'autre. Mon mari me surprend en pleine rêverie et se demande se qui m'arrive. J'invente des excuses bidon. Mon travail, mes parents, le mal du pays etc. Nous ne parlons presque plus. Je suis définitivement ailleurs. Jeudi nous avons diner en semble. Mon mari avait une réunion qui terminait tard. J'ai dit que je sortais avec Ellen. Ellen n'a aucune idée de ce qui se passe. J'espère qu'elle ne dira rien. Nous avons diner à la "Casolare" puis marché jusqu'à son immeuble. Sous le porche il m'a embrassé. Dans 1 mois Joshua repart au USA...C'est drôle, s'il me demandait de le suivre, je le suivrais. Je laisserais tout tomber et je le suivrais. Il m'embrasse à nouveau et m'annonce qu'il est marié et que sa femme est enceinte. Je crois que tout Berlin a pu entendre mon coeur se briser. Et lui a du sentir la secousse qui m'ébranla. Je ne peux me rappeler aucun des mots qui sortirent sa bouche ensuite. Je me demande comment je suis rentrée chez moi. Je suis muette depuis 5 jours. Mon mari ne cesse de me questionner. Chaque fois que j'ouvre la bouche il n'en sort que du vent, comme une tornade qui s'échappe de mon corps. Je ne me nourris plus. Hier un médecin est venu. 'Etat de choc" a-t-il dit. Mon mari ne comprend pas.



photo by biphop.

 Le week-end fut difficile. Mon mari à Bonn, je ne pu pas cesser de penser à Joshua. Nous avons pris un café samedi après midi. le temps était superbe, chaud, il était hors de question pour moi de rentrer chez moi et nous somme partit nous promener. Longeant le canal jusqu'à Treptow il était déjà tard, mais aucun de nous deux ne désirait rentrer. C'était l'une de ses journées dont les soirées sont si douces. Nous décidâmes de longer le canal dans l'autres sens et de s'arrêter à pizzeria "Casolare" le long du Planufer. La nuit était de ces nuits de juin qui n'en finissent pas. Il me raconta sa vie. Avant de devenir journaliste il travailla 10 ans pour Norton a developper le "all in one firewall", mais le monde de l'informatique finit par  le dégouter et après avoir vu un reportage sur les dangers de la "mal-bouffe" il décida de devenir journaliste et de spécialiser dans les habitudes quotidiennes à travers le monde. Après avoir publier plusieurs articles dans géo sur les habitudes alimentaires des pays d'Asie, il décida de s'intéresser à l'Europe. Dans deux mois il repart aux USA pour publier un livre consacré  à ses "recherches". Je l'écoute passionnément. Notre promenade nous mène au pie de son immeuble. L'a-t-il planifié? Je ne crois pas. Il me regarde gentiment, il sait que je suis mariée. Ce sera donc un au-revoir amical sous un porche du Kottbusser Damm. Je reste interdite. A cet instant mon mari avait disparu de ma vie, je me sentait comme une adolescente et j'aurais voulu que Joshua m'embrasse. Au même instant le téléphone sonne...mon mari revient plus tôt que prévu dimanche soir. J'irais l'attendre à l'aéroport, mais mon coeur n'y sera pas.

(le Planufer à Berlin)

Aujourd'hui les pavots d'Islande ont fleuris, les Ipomées ont grandit de 5 cm depuis la dernière fois, j'ai pu cueillir 6 fraises et j'aurais bientôt 2 concombre...sur un balcon berlinois, c'est pas mal!...Il y deux ans j'ai déménagé pour Berlin à cause de mon mari. Représentant pour Mercateo. il c'est vu offrir une promotion et s'occupe maintenant de toute la branche hi-fi, multimédia...avec pour mission d'implanter une nouvelle marque de projecteur vidéo sur le marché. C'est ainsi que je ne suis retrouvée en Allemagne. Moi qui suis brésilienne d'origine et qui ai presque toute ma vie vécue à Perpignan, je ne vous explique pas le choc climatique! La première année j'ai bien cru que le printemps ne reviendrait jamais et que Berlin restait grise même en été! Cette année, pour donner à notre balcon un petit air du sud j'ai planté des fraises...et oui! Ça marche! Enfin, il ne faut pas être trop gourmant! Mais je me réjouis de les voir murir, au ralentit certes mais bon...elles sont ma petite fierté...L'an dernier j'ai essayé la vigne, mais elle n'a pas suporté l'hiver...(-18 degré!!!)
Mon mari lui, il s'en fou puisqu'il est berlinois d'origine...raison pour laquelle il à accepté la promotion...Je me demande bien ce que je fais dans un pays pareil!


Parfois dans la vie, on se dit que ca y est, passer le mariage, on est tranquille, qu'on va s'aimer. Chacun a fait des promesses, chacun pense que rien ne pourra vous séparer...et il suffit d'une promotion, d'une ville européenne où la vie est intense pour que tout se transforme. Un mari qui travaille trop, une rencontre impromptue dans les couloirs de l'école de langue, une faiblesse et les certitudes basculent. C'est ainsi que j'ai rencontré Josha, un journaliste américain perfectionnant son allemand. Les rendez vous "café" deviennent plus fréquent, l'exotisme attirant, la nouveauté excitante...Il ne s'est rien passé mais je sens que mes sentiments pour mon mari changent et je ne sait pas quoi faire. Le week-end prochain mon mari s'absente pour un congrès à Bonn, je me demande si c'est une excuse ou non...